L'appétit pour le risque augmente avec les chances d'un prêt à la Grèce

Par: Barbara Zigah

Après une semaine pleine d'incertitudes – la Grèce obtiendra-t-elle l'argent dont elle a désespérément besoin ? – la réponse tant attendue par les investisseurs semble être un "peut-être" ferme. Les dirigeants de la zone euro et les autres membres de la Troika ont décidé que la Grèce pouvait recevoir son prochain fonds de renflouement, à la condition cependant que le pays atteigne les conditions préalables du prêt. Bien que les choses ne soient pas réglées à quelques semaines de la date prévue du paiement, cela est suffisant pour donner un coup de fouet à la confiance des investisseurs, mettant fin – même si ce n'est que temporaire – à une semaine relativement peu remarquable pour l'euro.

Jusqu'au paiement, les législateurs de la Troika continueront de se chamailler sur la direction des choses concernant la réduction de la dette grecque et une possible extension du temps nécessaire pour atteindre les objectifs fiscaux. Le gouvernement grec a accepté que le processus de surveillance de son budget soit plus strict et plus fréquent, et si les objectifs fiscaux ne sont pas atteints, une augmentation automatique des impôts et des coupes budgétaires entrera en jeu. Enfin, le gouvernement grec a accepté qu'en cas de manquement à ses objectifs de plus de 10% sur une période de six mois sans action corrective en place, un administrateur serait nommé par le Ministre des finances pour superviser les dépenses.

Si les discussions sont achevées à la fin du mois, les différents parlements nationaux auront du temps pour approuver le financement supplémentaire. Les inquiétudes passées soulevées par le gouvernement allemand concernant le processus de remboursement de l'emprunt grec semblent désormais avoir été résolues ; le gouvernement grec a accepté que le produit du remboursement de son emprunt soit placé sur un compte bloqué tenu par la BCE sous dix jours.

Entre temps, le gouvernement grec devra prouver son engagement pour que la Troika le soutienne, en particulier son engagement envers les réformes économiques qui ont déjà été déclarées. Si tout se déroule selon les plans, la décision finale concernant le paiement sera faite le 3 décembre et la Grèce pourrait obtenir son paiement le 5 décembre.

Avec les chances de nouveau du côté de la Grèce, les actualités ont suffisamment aiguisé l'appétit pour le risque des investisseurs, et même la dégradation de la note de crédit de la France ne semble pas les affecter autant qu'on aurait pu s'y attendre. Plus tôt dans la semaine, Moody's a annoncé que la France passerait de AAA en Aa1, une éventualité que le marché avait pris en compte peu de temps après la décision de Standard & Poor's en janvier. En tant que seconde plus grande économie en Europe après l'Allemagne, la santé de l'économie française est vitale pour la reprise globale de la région et soulève des inquiétudes supplémentaires : les problèmes économiques semblent toucher le noyau dur de l'Europe. L'Allemagne et la France sont les deux premiers contributeurs des comptes d'urgence de la zone euro (l'ESM et l'EFSF) et le besoin de cette contribution augmentera sans aucun doute dès que l'Espagne aura demandé une aide au renflouement officiellement.

Les analystes des devises disent que si le sentiment optimiste récent a donné un peu de mou à la paire EUR/USD qui se trouvait jusque là enserrée dans un intervalle étroit cette semaine, une impulsion est toujours nécessaire pour voir une hausse substantielle qui parviendra à briser le niveau 1.30. Avec plusieurs occurrences par le passé, le paiement du renflouement grec n'est pas une nouveauté pour les acteurs du marché, ni la dégradation de la dette souveraine, ni même la réticence du gouvernement espagnol à demander une aide financière. À part une certaine réaction impulsive ou parce que ces scénarios ont déjà tous été pris en compte à divers degrés, la paire euro-dollar devrait continuer comme telle.


Barbara Zigah
About Barbara Zigah
Barbara Zigah a obtenu une licence en finance de l'Université du Maryland il y a très longtemps (elle ne veut pas avouer combien), et a travaillé à Wall Street. Mais ce n'est qu’il y a quatre ans qu'elle a commencé sa carrière dans l'écriture financière, et c'ici même, à DailyForex.com que tout a commencé, lorsque le CEO a vu en elle un potentiel frais et inexploité et lui a donné sa chance. Elle n'a jamais regardé en arrière. Depuis, elle travaille indépendamment en tant que journaliste et rédacteur pour des services financiers et l'industrie liée au Forex.

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