Par: Barbara Zigah
Mario Monti, le Premier Ministre italien actuel, a annoncé de façon inattendue plus tôt ce mois-ci qu’il démissionnerait de son poste avant la fin de l’année. Les acteurs du marché ont bien entendu accueilli la nouvelle avec perplexité, la présence stabilisante de Monti aidant à réduire les inquiétudes liées à la troisième économie européenne. Les investisseurs pensaient que Monti tiendrait son engagement de réduire le déficit et le poids de la dette de l’Italie.
Très peu de temps après l’annonce de Monti, Berlusconi – qui était encore Premier Ministre il y a un peu plus d’un an – a annoncé son intention de reprendre le siège vacant. Berlusconi parle déjà d’une éventuelle sortie de l’Italie de la zone euro si la banque centrale ne reçoit pas davantage de pouvoirs (c’est-à-dire devenir le prêteur de dernier recours) qui aideraient à réduire le coût de l’emprunt. En effet, ce coût a augmenté pour l’Italie initialement, gagnant 29 points sur les obligations à 10 ans, avant de reculer par la suite, non pas à cause de l’Italie, mais après l’annonce que la BCE interviendrait pour aider les états endettés.
Berlusconi devra lutter pour son siège contre Pier Luigi Bersani, un candidat du centre-gauche ; Bersani a dit qu’il comprenait la gravité de la crise et a assuré qu’il conserverait les réformes fiscales de Monti pour réduire la dette souveraine. Bersani a dit s’inquiéter du coût sans cesse croissant de la dette, en particulier l’écart grandissant entre la dette allemande et italienne. Il pense qu’il convient de poursuivre les discussions avec l’Allemagne ; il pense cependant que François Hollande en France a raison de dire qu’il est extrêmement important de se concentrer sur la croissance. Des enquêtes récentes montrent que le Parti démocratique de Bescani a 14 points d’avance sur le parti Le Peuple de la Liberté de Berlusconi.
La paire euro-dollar s’est raffermie récemment, atteignant son niveau le plus haut depuis des mois alors que l’appétit pour le risque augmente en vue d’une possible résolution de la crise fiscale aux États-Unis. Les analystes s’attendent à ce que la paire soit bloquée dans un intervalle avec l’approche de Noël et du Jour de l’an, mais l’agitation reprendra en début d’année avec la question du Premier Ministre italien à venir.
L’élection n’aura pas lieu avant le mois de février, mais beaucoup se demandent quel rôle jouera Berlusconi s’il est de nouveau Premier Ministre d’Italie. Sera-t-il le sauveur du pays ou le playboy coureur de jupons ? Pour le bien de la zone euro et des marchés mondiaux, il vaut mieux espérer que ce soit la première solution.