Comme on s’y attendait largement, la Grèce n’a pas remboursé sa dette de 1,5 milliards d’euros au FMI qu’elle avait repoussé jusqu’à la fin du mois de juin. La fin du mois de juin marque également la fin du programme de sauvetage de la Grèce qui devait se terminer en février à l’origine mais avait été étendu pendant trois mois pour fournir à l’administration grecque le temps de former des plans crédibles en vue de recevoir la dernière tranche d’aide de 7,2 milliards d’euros en attente depuis l’an dernier. Ainsi, la Grèce est désormais en défaut de paiement sur sa dette souveraine bien que les conséquences concrètes quotidiennes de cet état de fait ne soient pas encore claires actuellement.
Le FMI ne pourra plus fournir de fonds à la Grèce jusqu’à ce que les arriérés aient été entièrement remboursés. La Grèce a fait une dernière demande au FMI pour retarder le paiement, toutefois, si la demande sera examinée formellement, la réponse est déjà connue : un non retentissant. De même, une demande de prêt de la zone euro à hauteur de 29,1 milliards d’euros pour deux ans devrait être examinée par une conférence téléphonique des ministres des finances de la zone euro aujourd’hui (mercredi), mais la réponse est prévisible. Le bloc refuse une demande de dernière minute de la Grèce d’étendre le sauvetage suite à la rupture des négociations par la Grèce vendredi dernier avec l’annonce d’un référendum auprès du peuple grec pour accepter ou non les propositions des créanciers, qui se tiendra dimanche. La chancelière allemande Angela Merkel a indiqué qu’il ne pourrait y avoir aucun soutien supplémentaire jusqu’aux résultats du référendum, une position qui devrait être partagée par tous les ministres des finances de la zone euro (à l’exception des grecs, bien évidemment).
La crédibilité de l’équipe grecque dans les négociations semble proche du zéro actuellement. Le gouvernement grec appelle ouvertement la nation grecque à voter Non au référendum tout en demandant à ses créanciers plus de temps et plus de soutien financier. Tsipras a clairement laissé entendre qu’il démissionnerait en cas de « Oui » au vote de dimanche. La nuit dernière, des milliers de personnes ont manifesté à Athènes pour demander sa démission, mais mardi soir, un nombre tout aussi important de supporters du gouvernement a manifesté dans la capitale. Son parti a gagné environ 36% des votes populaires aux élections de janvier et soutient officiellement l’utilisation continue de l’euro.