De nombreux brokers du Forex et des options binaires offrent aujourd’hui à leurs traders la possibilité d’ouvrir un compte islamique. Pour comprendre la façon dont fonctionnent ces comptes, il faut tout d’abord comprendre les principes de la charia (la loi islamique) et la façon dont elle s’applique au secteur bancaire et financier.
Les lois de la charia interdisent l’acceptation d’intérêts ou de frais spécifiques pour les prêts d’argent (appelé aussi riba, ou usure), que le paiement soit fixe ou variable.
En 2009, on dénombrait plus de 300 banques et 250 fonds communs de placement dans le monde conformes aux principes islamiques. Dès 2014, les institutions financières conformes à la charia représentaient environ 1% des actifs mondiaux, totalisant près de 2 milliards $ de fonds. Tous les musulmans ne suivent pas la charia. Selon le cabinet comptable Ernst & Young, la finance islamique ne représente qu’une fraction des actifs bancaires des musulmans, mais elle a augmenté à un taux annuel de 17,6% entre 2009 et 2013, plus rapidement que les actifs bancaires dans leur ensemble, et elle devrait croître en moyenne de 19,7% par an jusqu’en 2018.
La finance islamique permet de gagner de l’argent tout en restant dans des cadres de la charia. Contrairement au système bancaire classique, l’islam interdit tout simplement de prêter de l’argent à intérêt, aussi des règles islamiques spécifiques sur les transactions ont été créées afin d’empêcher que cela se produise. Le principe de base de la finance islamique est fondé sur le partage des risques, qui est perçu comme une composante du commerce, plutôt que sur le transfert des risques, qui est associé au secteur bancaire classique. En tant que tel, le système bancaire islamique utilise des concepts tels que la participation aux bénéfices, la garde, joint-venture, plus des coûts et de la location.
Comptes de courtage islamiques
La charia interdit d’accepter des intérêts ou frais spécifiques pour les prêts d’argent
Les lois de la charia interdisent d’accepter des intérêts ou frais spécifiques pour les prêts d’argent
Dans des conditions normales de trading, les ordres liés aux matières premières et aux devises sont exécutés sur le marché au comptant pendant 24 heures. A 17h00 (heure de New York), toutes les positions ouvertes sont reconduites pour les prochaines 24 heures et les intérêts quotidiens sont ajoutés aux comptes de la société toutes les 24 heures. La société de courtage peut alors payer les intérêts ou débiter le compte du client pour couvrir ce qui est considéré comme des frais de reconduction. Pour les traders qui maintiennent des positions durant la nuit, les reconductions peuvent avoir un impact important sur leurs résultats.
Avec un compte islamique, les choses sont différentes. Comme il n’y a aucun intérêt (Riba) sous quelque forme que ce soit pendant toute la durée du contrat du compte islamique, les positions ouvertes en fin de journée automatiquement basculées posent un problème pour la loi islamique, car ce type de transaction est considérée comme de l’usure. La reconduction dans sa forme conventionnelle n’est donc tout simplement pas autorisée.
Au fil des ans, les règles islamiques ont été légèrement modifiées pour permettre aux musulmans de participer aux marchés des devises sans violer le droit de la charia. La plupart des courtiers offrent maintenant des comptes sans swap qui peuvent être utilisés sous certaines conditions et permettent aux traders de participer à hauteur de leurs fonds, ou d’effectuer un prêt auprès du courtier à la condition que le courtier ne reçoive pas d’intérêt usuraire sur ce prêt. Dans la plupart des cas, il n’y a aucun intérêt ni aucune commission prélevée sur les contrats d’une durée de 24 heures et l’intérêt de reconduction à taux zéro est une constante.
Les revenus viennent des spreads
Comment un courtier gagne-t-il de l’argent avec un compte islamique ?
Les revenus du broker proviennent exclusivement du spread des positions, qui est la différence entre les prix Ask et Bid d’une paire de devises. De nombreux brokers offrant des comptes sans swap augmentent les spreads sur ces comptes ou exigent des commissions ou frais supplémentaires ce qui revient au final à payer une somme similaire aux intérêts de reconduction des positions, mais souvent à un taux supérieur. D’autres courtiers proposent des comptes islamiques sans commission ou frais supplémentaire et maintiennent le même spread que pour les comptes avec swap.
Certains courtiers offrent d’autres possibilités aux comptes sans swap, sous la forme des hibah. Les hibah sont des dons volontaires, aussi le courtier permet à ses clients musulmans de donner une partie de leur profit.
Avec l’augmentation de la communauté des traders musulmans, les maisons de courtage font de leur mieux pour s’adapter aux comptes de trading islamiques. Tous les courtiers n’ont pas encore emboîté le pas, mais ils seront sans doute pour la plupart obligés de le faire à l’avenir pour rester concurrentiels.