La Nouvelle-Zélande s’Inquiète du Vote du Brexit

Les répercussions de la nervosité mondiales concernant le Brexit ont atteint le monde entier, et même la Nouvelle-Zélande. Lorsque les sondages ont suggéré que le vote penchait vers le camp de la « sortie » la semaine dernière, les marchés boursiers néo-zélandais ont chuté de près de 2 pour cent, leur pire performance hebdomadaire sur les quatre derniers mois. Les sondages sur la sortie se sont renversés désormais et les derniers chiffres montrent une égalité presque parfaite entre les partisans des deux camps.

Les Britanniques voteront jeudi pour déterminer si le Royaume-Uni devrait rester membre de l'Union européenne, avec un résultat clair attendu vendredi soir à l’heure de la Nouvelle-Zélande.

Selon Mike Lister, Directeur de la recherche de capitaux privés de la société Craigs Investment Partners, si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, les marchés boursiers dans le monde entier chuteront, affectant le Royaume-Uni et l’Europe le plus, mais aussi la Nouvelle-Zélande et les États-Unis dans une moindre mesure. Si le Royaume-Uni reste dans l’UE, les marchés réagiraient positivement, au Royaume-Uni et en Europe avant tout bien entendu, mais aussi en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis de façon plus modeste.

On s’attend à ce que les devises du monde réagissent fortement aux résultats du vote, avec la livre et l’euro en chute si le Royaume-Uni sort de l’UE, et les devises « refuge » comme le yen japonais et le dollar américain en hausse à l’inverse. Si les partisans du maintien dans l’UE gagnent, le dollar néo-zélandais reculera probablement face à la livre sterling et à l’euro, alors qu’en cas d’un vote de sortie, le kiwi se renforcera probablement face à l’euro et à la livre, avec une légère baisse face au yen et au billet vert.

Les analystes prévoient qu’un Brexit signifierait une économie plus faible au Royaume-Uni et moins de demande pour les exportations néo-zélandaises. Étant un pays relativement petit avec seulement 2,3 pour cent de ses marchandises exportées vers le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande est susceptible de tomber en bas de la liste des priorités dans les nouveaux accords commerciaux.

À plus long terme, les analystes sont préoccupés par l’avenir des relations commerciales du Royaume-Uni car le pays aura seulement peu de temps pour négocier de nouveaux accords commerciaux avec un grand nombre de pays, y compris avec la Nouvelle-Zélande.

Une chute possible du tourisme

Les analystes sont tout aussi préoccupés par l'effet qu’aurait un Brexit sur le tourisme en Nouvelle-Zélande. Un nombre record de touristes ont apporté des liquidités bienvenues en Nouvelle-Zélande, alors que les agriculteurs du pays luttent face à la chute des prix du lait, mais certaines de ces dépenses pourraient se tarir si le Royaume-Uni devait voter pour une sortie de l'Union européenne.

Selon les chiffres officiels publiés mercredi, 193 600 visiteurs sont venus en Nouvelle-Zélande en mai, un record pour ce mois. Le total annuel de 3,29 millions est égal à 70 pour cent de l'ensemble de la population de 4,7 millions.

Le Royaume-Uni est le quatrième plus grand marché touristique de la Nouvelle-Zélande, ce qui représente environ 11 pour cent des dépenses des visiteurs. Le nombre de touristes en provenance du Royaume-Uni a fait un bond de 10,3 pour cent dans l'année jusqu’au moins d’avril, avec 90 848 arrivées et ils sont particulièrement appréciés car ils ont tendance à rester plus longtemps et à dépenser plus avec une durée moyenne de séjour de 28 jours.

Le tourisme international en Nouvelle-Zélande a explosé au cours des dernières années grâce notamment aux visiteurs désireux de voir les endroits utilisés pour le tournage de films tels que le Seigneur des Anneaux et Bilbo le Hobbit, contribuant à hauteur d’environ 12 milliards de dollars NZ par an selon le Ministère du commerce, de l’innovation et de l’emploi de la Nouvelle-Zélande. Cela a permis de compenser la forte baisse des exportations de produits laitiers, qui a lourdement pesé sur la croissance économique.

Les produits laitiers étaient jusqu'à récemment le pilier de l'économie, avec une production représentant environ 25 pour cent des exportations. Mais le prix du lait a fortement diminué depuis ses niveaux records en 2013, à la suite du ralentissement économique de la Chine et de la surproduction mondiale.

Les Kiwis sont également préoccupés par la menace d'une baisse de la livre. L’économiste Philip Borkin de l’ANZ indique qu’une livre affaiblie pourrait réduire les revenus touristiques, car elle rendrait la Nouvelle-Zélande plus cher.

Le référendum commence aujourd’hui mais les spéculations sur les effets du résultat du vote continueront bien après le décompte des votes.

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