La Réglementation du Forex au Canada

Le marché du Forex est le secteur le plus volumineux et le plus liquide du système financier mondial, avec des échanges quotidiens avoisinant plus de 6 000 milliards de dollars ; c'est aussi celui qui connaît la croissance la plus rapide. Certains gouvernements, généralement sur les marchés émergents et frontaliers, interdisent purement et simplement le trading de détail sur le Forex, tandis que la majorité le réglemente afin que le trading du Forex puisse se faire dans un environnement plus sûr pour les traders. En matière de réglementation, il s'agit globalement d'assurer l'équité du marché, la protection des traders, tout en permettant l'innovation. Le trading du Forex au Canada est réglementé, mais la plupart des brokers du Forex ne peuvent pas considérer l'environnement réglementaire canadien comme favorable, ce qui explique pourquoi le pays ne compte pas un grand nombre de brokers nationaux.

Pour mieux comprendre pourquoi la plupart des brokers préfèrent s’établir ailleurs et ensuite attirer les traders canadiens, il faut mieux comprendre l’environnement réglementaire au Canada. Le Forex y est soit réglementé en tant que titre, soit en tant que dérivé, mais le type de réglementation diffère car la législation provinciale et territoriale sur les valeurs mobilières et les dérivés s’applique en plus de la réglementation fédérale au niveau national. Cela crée un défi, selon qu’une entreprise souhaite agir en tant que broker ou en tant que société de conseils financiers, car le Canada n’a pas de législation universelle pour l'ensemble du pays. D'un point de vue opérationnel, cela crée un véritable bourbier.

Beaucoup de gens sont surpris d’apprendre que le Canada a quinze organismes de réglementation différents pour le seul marché du Forex. On trouve parmi eux : les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) et l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), tandis que les treize autres sont des organismes de réglementation provinciaux et territoriaux. Le fait d'avoir jusqu'à quinze régulateurs complique encore davantage les opérations des brokers du Forex canadiens, tout en offrant une excellente protection aux traders. La réglementation peut souvent être une arme à double tranchant : elle est nécessaire pour créer un marché juste et compétitif, mais elle peut également entraver l'innovation. Un équilibre délicat est nécessaire, et le Canada ne l'a pas encore vraiment trouvé.

Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) sont un organisme de réglementation regroupant tous les organismes de réglementation provinciaux et territoriaux du Canada. Leur objectif est d'améliorer, de coordonner et d'harmoniser le marché financier canadien en tant qu'organisme informel. Les ACVM fonctionnent principalement par le biais de réunions, de conférences téléphoniques et d'une coopération quotidienne entre les 13 organismes de réglementation locaux qui existent au Canada. Les ACVM ont créé un système de passeport qui accordent l'accès à une entreprise dans toutes les provinces et territoires réglementés, en ne traitant que par l'intermédiaire de son principal organisme de réglementation ; l'Ontario est l'exception. Cela vise à accroître l'efficacité grâce à des lois harmonisées et à rendre le marché canadien plus concurrentiel.

Chaque broker ou conseiller actif sur le marché canadien du Forex doit être réglementé par l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM). Cet organisme d'autoréglementation a été formé à la suite d'une fusion entre l'Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières (IDA) et Market Regulation Services Inc. le 1er janvier 2008. L'Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières a été créée en 1916 sous le nom de Toronto Board of Trade avec pour objectif principal de coordonner le financement de l'effort de guerre du Canada pendant la Première Guerre mondiale. Elle a été renommée en 1934 et est devenu l'IDA.

Bien que l'OCRCVM soit le principal organisme de réglementation des opérations sur le Forex et qu'il ait le pouvoir d'amender, de suspendre ou d'expulser des membres en exerçant des pouvoirs quasi judiciaires, il a souvent été critiqué comme étant un organisme de réglementation inefficace. Un autre sujet de critique majeur est que de nombreuses lois ont simplement été copiées des États-Unis ce qui a encore limité la compétitivité mondiale du marché financier canadien. L’OCRCVM est actif et exerce sa part de surveillance afin de s’assurer que tous les membres se conforment à ses normes de réglementation et d’investissement, mais cet organisme de réglementation a dû faire face à des défaillances réglementaires majeures, la pire ayant sans doute été la perte de données non chiffrées d'investisseurs privés, qui a conduit à une enquête des ACVM.

Les données privées de plus de 50 000 clients de 32 sociétés de courtage ont été stockées sur un appareil mobile qui n'a pas été chiffré, puis qui a été perdu. Cela a enfreint les conditions de l'OCRCVM et a donné lieu à un examen des protocoles de sécurité. L'OCRCVM a également été impliqué dans des litiges liés à ses pouvoirs disciplinaires à l'égard d'anciens membres et même si on ne peut pas reprocher à cet organisme de réglementation d'être inactif, il peut être considéré comme inefficace.

Il existe un vaste système de conformité en place que tous les brokers et conseillers doivent respecter, et la conformité a un coût. Comme aucun des organismes de réglementation ne se préoccupe des coûts associés aux membres en raison de la réglementation, les traders du Forex doivent, à juste titre, être conscients que des coûts plus élevés pour les brokers pour assurer leur pleine conformité peuvent entraîner des coûts de trading plus élevés pour eux en retour. Habituellement, les coûts sont répercutés sur les consommateurs, cela peut prendre la forme de spreads ou de commissions plus élevés.

Un fait souvent négligé de la réglementation est qu'elle ne protège pas contre la fraude autant qu'on pourrait le penser. Certains des plus gros cas de fraude apparaissent dans les juridictions les plus réglementées. Par exemple, MF Global et PFG Best étaient des brokers américains fortement réglementés au service de clients institutionnels, membres de la National Futures Association (NFA) et réglementés par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Le broker le plus connu du secteur du trading au détail pris dans une infraction réglementaire majeure a été FXCM, qui a perdu sa licence et a quitté les États-Unis. La réglementation joue un rôle important sur les marchés financiers mondiaux, mais les brokers qui ont l'intention de frauder les traders le feront indépendamment de la réglementation, et cela peut être également vrai au Canada.

Que font les régulateurs canadiens du Forex ?

En plus de réglementer le marché du Forex, l’OCRCVM stipule également l’effet de levier maximal qu’un broker peut proposer à ses clients. L'effet de levier a été un outil de trading largement mal compris et les régulateurs du système financier ont pris des mesures pour réduire l'effet de levier maximal tout en ne détectant pas le vrai problème : l'absence de gestion des risques associée à des publicités fausses ou trompeuses de la part des brokers. L'effet de levier maximal qu'un broker établi au Canada peut offrir à ses clients de détail se situe actuellement entre 1:45 et 1:50, sous réserve de révisions et de modifications par l'OCRCVM.

Beaucoup peuvent considérer ce niveau comme trop élevé, mais il convient de noter qu'il existe une grande différence entre l'effet de levier maximal annoncé et l'effet de levier déployé. En outre, chaque broker a des exigences de marge différentes par rapport au maximum autorisé, en fonction des actifs échangés. Les brokers du Forex basés au Canada offrent généralement leur meilleur effet de levier sur les paires du dollar canadien, puis diminuent le montant en fonction de la liquidité des autres paires de devises. Habituellement, le portefeuille d'un trader de détail aura un effet de levier bien inférieur au maximum autorisé.

La Fondation canadienne pour l’avancement des droits des investisseurs (FAIR) est un organisme de bienfaisance national indépendant qui vise à être une voix pour les actionnaires et les investisseurs canadiens dans la réglementation des valeurs mobilières. Elle examine fréquemment les règles et les règlements et tente d'en discuter avec les organismes de réglementation canadiens et, bien que son intention soit de protéger et d'améliorer les investisseurs canadiens, toutes leurs recommandations n'ont pas cet effet. Il convient de noter qu'aucun organisme de réglementation n'est obligé de s'engager avec la FAIR.

Une couche de protection supplémentaire est offerte par le Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE). Cette police d'assurance a été créée par les treize organismes de réglementation provinciaux et territoriaux et tous les brokers des ACVM souscrivent à cette assurance; actuellement, plus de 170 entreprises offrent une protection par l'entremise du FCPE. La couverture maximale est de 1 million de dollars canadiens, mais il est essentiel de souligner que ce fonds ne protège les investisseurs que d'une faillite de la maison de courtage. Les investisseurs qui perdent de l'argent en raison de transactions, de fraudes ou d'autres activités ne sont pas couverts par le FCPE et ne recevront aucune compensation.

Conclusion

Il semble y avoir une surabondance d’organismes de réglementation impliqués dans le marché canadien du Forex, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles peu de brokers du Forex sont basés au Canada. Le marché est relativement désavantagé et la plupart des traders du Forex au détail basés au Canada sont mieux servis par des brokers basés à l'étranger. Cela se traduit généralement par de meilleures conditions de trading et une réglementation plus efficace, et, bien que le Canada continue de travailler à l’amélioration de son marché financier en pleine croissance, il reste pour le moment loin derrière les autres juridictions.

FAQ sur la réglementation du Forex au Canada

Le trading du Forex est-il légal au Canada ?

Le trading du Forex est parfaitement légal au Canada. Cependant, tous les brokers du Forex opérant au Canada sont soumis à une réglementation stricte et parfois complexe, et les provinces canadiennes ont leurs propres lois et réglementations spécifiques régissant le trading du Forex.

Le day trading est-il illégal au Canada ?

Le day trading est légal au Canada, mais vous pouvez rencontrer des difficultés réglementaires si vous le day trading via un compte CELI.

Le trading du Forex est-il légal en Alberta ?

Le trading du Forex est légal en Alberta, mais ne peut être offert que par des brokers réglementés en Alberta à des investisseurs professionnels ou fortunés. L'Alberta a la réglementation du Forex la plus stricte de toutes les provinces canadiennes.

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