L’Empereur du Japon, Akihito, a pris la parole publiquement face à la nation lundi pour la deuxième fois de sa vie pour annoncer qu’il n’était plus apte à être empereur, laissant envisager son abdication à la tête du Japon.
Énormément aimé au Japon, il est le 125e empereur dans l’histoire du pays qu’il a gouverné pendant près de trois décennies. La fin volontaire de son statut serait la première abdication d'un monarque japonais depuis environ 200 ans.
Akihito a essayé de guérir les cicatrices laissées par l'implication du pays dans la Seconde Guerre mondiale. Il était différent de son père, l’Empereur Hirohito qui l’a précédé et est considéré comme un modernisateur qui a pris un rôle actif dans la réconciliation des anciennes victimes de la dernière agression impériale japonaise.
Il a brisé plusieurs siècles traditions, épousant un roturier et élevant ses enfants sans nourrice, ce qui était auparavant inconnu dans la maison impériale. Après son accession au trône, il était considéré comme « l’Empereur du peuple » et a souvent été vu interagir avec les citoyens japonais ordinaires. Sa popularité et sa compassion ont été pleinement affichées pendant le terrible tsunami en 2010, lorsqu’il a été montré assis sur le sol avec les victimes, quelque chose que n’avait jamais fait un empereur auparavant.
Sans dire clairement qu'il était sur le point d'abdiquer, le chef d’État de 82 ans a exprimé des craintes sur son état de santé et sa capacité à exercer ses fonctions pour cause de maladie et de vieillesse. Il a subi une chirurgie cardiaque et a souffert du traitement du cancer de la prostate, qui ont affaibli son corps et ralenti son rythme actif habituel.
« Quand je prends en compte le fait que mon niveau de forme physique diminue progressivement, je suis crains qu'il ne puisse devenir difficile pour moi de remplir mes fonctions en tant que symbole de l'État de tout mon être, comme je l'ai fait jusqu'à présent », a t-il déclaré dans son discours de 10 minutes préenregistré.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré que le gouvernement doit « sérieusement » discuter des changements constitutionnels nécessaires pour permettre à l'Empereur de démissionner. Il n’y a actuellement aucune procédure légale existante pour une abdication et une telle démarche devrait être approuvée par le parlement.
Considéré divin il y a longtemps, l'Empereur est aujourd'hui défini par la loi japonaise comme un symbole de l'État et n'a pas de pouvoir politique, aussi le désir d'abdiquer pourrait être considéré comme une ingérence dans la politique.
Le Prince Naruhito, fils ainé d’Akihito, âgé de 56 ans, pourrait prendre sa place comme prochain Empereur après l’abdication d’Akihito.