Par: DailyForex.com
Une enquête est en cours jeudi par les juges de la Cour suprême à Nicosie concernant les années de gaspillages financiers qui ont mis Chypre à genoux le mois dernier. Le nouveau président Nicos Anastasiades doit examiner les activités « criminelles, civiles et politiques » qui ont eu lieu entre 2006 et aujourd’hui, des événements qui ont au final conduit à la fermeture de la seconde plus grosse banque du pays et imposé des pertes importantes aux épargnants.
Chypre, qui fait partie de la zone euro avec une population de moins d’un million d’habitants, grince des dents depuis des années avec un secteur bancaire gonflé et la perspective d’une récession économique.
Les problèmes de Chypre ont atteint leur sommet le mois dernier avec la fermeture de la banque Laiki. Les dirigeants de la zone euro ont surpris Chypre en imposant une taxe importante sur les épargnants pour recapitaliser le secteur bancaire. Cela a conduit à une fermeture des banques de l’île pendant deux semaines alors que les détails de l’accord étaient en préparation. Selon les analystes financiers, la situation actuelle offerte par Mario Draghi, le Président de la Banque centrale européenne, est une « excellente justification » pour réduire le taux d’intérêt jeudi lors de la réunion de la BCE. Les acteurs du marché ont souvent émis l’hypothèse d’une réduction du taux de la BCE, ce qui ne s’est pas encore produite jusqu’à présent. Les modifications de l’environnement fiscal depuis la dernière réunion et la secousse de la crise chypriote et son impact possible sur les banques de la zone euro fournissent à la BCE une raison claire de réduire son taux.
Plusieurs succursales de la banque Laiki ont rouvert leurs portes mais les clients sont toujours dans le noir quant aux évolutions de la situation. L’ancien ministre des finances, Michael Sarris, qui était à la tête de la Banque populaire de Chypre l’an dernier, a dit aux journalistes que « le public a droit de savoir exactement ce qui s’est passé, ce qui aurait pu être fait, où les erreurs ont été faites, et par qui. » Sarris a quitté son poste après seulement cinq semaines, disant qu’il lui était impossible de continuer sachant que ses actes seront également surveillés étroitement.
Au même moment, les juges de la Cour suprême ont reçu l’ordre d’enquêter sur les décisions prises par les banques chypriotes qui pourraient comprendre l’achat de grandes quantités d’obligations grecques alors que « d’autres banques majeures les vendaient ». Les banques chypriotes ont perdu environ 4.5 milliards d’euros lorsque les dirigeants de l’Union européenne ont accepté fin 2011 d’annuler une partie de la dette grecque, afin de rendre son poids plus supportable pour le pays.
Les juges devront également examiner la supervision réglementaire, les décisions des banques d’annuler des prêts, les conditions de négociation du renflouement, la solidité de la politique fiscale et déterminer si les règlements bancaires ont été suivis par les banques