À l’approche de Thanksgiving, le S&P 500 évolue dans un marché amaigri en volume, coincé sous ses moyennes mobiles, où chaque cassure technique a plus de chances d’être un piège de liquidité qu’un vrai changement de tendance.
Voyons d’abord comment on en est arrivé là.
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Évolution récente du SPX
Après ses plus hauts historiques au-dessus de 6 800 points en début de mois, le S&P 500 a corrigé d’environ 3 % avant de tenter un rebond dans cette semaine écourtée par le Thanksgiving. L’indice a clôturé vendredi autour de 6 603 points, après une séance volatile mais globalement haussière.
Ce recul s’est accompagné d’un repli progressif de la volatilité implicite : le VIX, qui avait brièvement approché la zone des 28–29 au cœur de la correction, est revenu vers la zone 22–24, avec une amplitude intraday déjà plus contenue ce lundi.
Sur le plan macro, le marché digère encore les minutes du FOMC de la réunion des 28–29 octobre, publiées le 19 novembre, qui confirment un ton plus prudent mais sans signal clair de baisse imminente des taux.
En parallèle, la détente récente sur les rendements du 10 ans américain, retombés autour de 4,1 % après les pics de l’automne, a soutenu les actifs risqués sans pour autant déclencher un véritable “risk-on” généralisé.
Le dollar index (DXY) reste stable autour de 100,25, tandis que l’USD/JPY évolue toujours en zone de carry trade extrême, autour de 156–157, signe que le différentiel de taux reste un soutien majeur au billet vert malgré la consolidation récente des rendements.
Historiquement, la semaine de Thanksgiving se caractérise par des volumes en baisse de 25–30 % et une activité réduite, avec souvent une performance légèrement positive mais très dépendante du flux de nouvelles.
Dans ce contexte saisonnier particulier, la microstructure du marché prend le dessus sur la macro. Découvrons maintenant comment cela se reflète concrètement sur la configuration technique du S&P 500.
Situation actuelle (technique)
En ce début de semaine pré-Thanksgiving, le S&P 500 se traite dans une fourchette étroite autour de 6 630–6 670 points, après une clôture vendredi à 6 602,99 points.
Indicateurs de tendance et de momentum
D’après les données journalières d’Investing.com, la structure technique est la suivante :
- RSI 14 jours : ~52,7 → zone neutre, léger biais haussier mais sans surachat.
- MACD (12,26) : -11,14, signal “Sell” → momentum qui reste fragilisé après la correction récente.
- ADX ~20 → tendance peu directionnelle, cohérente avec une phase de range.
- ATR 14 jours ~59 points, signalé comme “Less Volatility” → contraction de la volatilité quotidienne.
Moyennes mobiles
Toujours sur la base du quotidien :
- MM20 simple : ~6 624 pts, très proche du prix, confirmant une phase de latéralisation.
- MM50 simple : ~6 670 pts, juste au-dessus du marché et désormais résistance dynamique immédiate.
- MM100 simple : ~6 729 pts, plus haut, témoignant du recul récent.
- MM200 simple : ~6 752 pts, toujours ascendante mais désormais nettement au-dessus des cours.
Autrement dit, le S&P 500 évolue sous ses MM50/100/200 : la tendance de fond reste haussière, mais le marché s’est replacé en-dessous de ses repères moyens, ce qui renforce le risque de faux signaux sur toute tentative de rebond en faible volume.
Niveaux de support/résistance (pivots journaliers)
D’après les pivots journaliers classiques :
Niveaux | Zone | Commentaire |
Résistance R2 | ~6 691 | Bord supérieur de la zone de range |
Résistance R1 | ~6 672 | Première résistance active |
Pivot | ~6 651 | Pivot intraday majeur |
Support S1 | ~6 632 | Premier support court terme |
Support S2 | ~6 611 | Support plus structurant |
MM200j | ~6 752 | Référence de tendance long terme |
On notera que la MM50 (~6 670) coïncide pratiquement avec R1, formant une zone charnière 6 670–6 690 où le risque de “fake breakout” est élevé en cas de cassure sur un carnet d’ordres clairsemé.
Volatilité et “fausses cassures”
La contraction de volatilité est visible à la fois :
- sur l’ATR en repli,
- et sur le VIX, revenu vers 22–24 après un pic plus haut mi-novembre.
Dans ces phases, les mouvements intraday peuvent se concentrer à l’intérieur de structures de consolidation (triangles, biseaux), où les cassures apparentes de clôture ou de mèche sont souvent invalidées dès la séance suivante. Les traders qui travaillent déjà les patterns en chandelier peuvent retrouver ces logiques sur le S&P 500, comme ils le feraient sur les devises.
Voyons maintenant comment cette configuration se traduit en termes de scénarios concrets de marché et de gestion du risque.
Perspectives & scénarios (court / moyen terme)
Passons désormais aux scénarios pour les prochaines semaines, en gardant en tête que les signaux techniques sont moins fiables en semaine de Thanksgiving, du fait des volumes comprimés et de la domination des flux algorithmiques.
Court terme (1–4 semaines)
Zone pivot : 6 610–6 690 pts
- Tant que le S&P 500 reste coincé entre S2 (6 611) et R2 (6 691), le scénario de base est celui d’un range de faible volume, rythmé par des spikes intraday souvent alimentés par les algos.
Scénario haussier de court terme (probable mais fragile)
- Cassure de la zone 6 690–6 710 avec clôture journalière au-dessus de la MM50 → signal de reprise vers 6 750, puis potentiellement 6 820–6 880 si les volumes reviennent après Thanksgiving.
- Ce scénario suppose que les marchés continuent de “acheter la détente” sur les rendements US (10 ans autour de 4,0–4,1 %) et de parier sur des baisses de taux en 2025.Dans ce cas, les signaux haussiers issus de figures de biseau ou de triangle ascendant sur les graphiques journaliers pourraient être exploités… avec prudence.
Scénario baissier / de fake breakout (risque élevé en faible liquidité)
- Cassures intraday au-dessus de 6 690–6 700 sans confirmation en clôture, suivies d’un reflux sous 6 650 → pattern classique de “bull trap” de semaine creuse.
- À l’inverse, une poussée baissière sous 6 610–6 600 sur un flux de stops, sans volumes significatifs ni catalyseur macro, peut se transformer en “bear trap” avec réintégration rapide du range.
- La présence d’algos qui scalpent ces micro-déséquilibres de liquidité renforce ce type de fausses cassures, surtout dans les heures creuses de la séance US.
Moyen terme (1–3 mois)
Sur l’horizon 1–3 mois, la lecture est plus structurée :
- Tendance de fond : toujours haussière tant que le prix reste au-dessus de la zone MM200 / 6 500–6 550. Une cassure nette sous cette zone transformerait le mouvement actuel en correction plus profonde (10 % et plus).
- Macro : la trajectoire dépendra surtout :
- des prochaines données d’inflation,
- des signaux de la Fed lors de la réunion de décembre,
- de l’évolution du dollar et des taux longs.
Un dollar stable mais non explosif (DXY autour de 100) et des rendements plutôt contenus sont compatibles avec une reprise graduelle vers les plus hauts, éventuellement dans un grand triangle de consolidation dont la borne basse se situerait autour de 6 400–6 500. Dans ce contexte, suivre un cross comme USD/JPY reste un bon thermomètre du régime de risque et de l’appétit pour le carry trade.
À l’inverse, un regain de tension sur les taux (remontée significative du 10 ans au-dessus de 4,5 %) ou un dollar plus agressif mettrait sous pression les multiples de valorisation, surtout sur les valeurs de croissance qui dominent le S&P 500.
Pour naviguer ce type de phase, disposer de logiciels de trading et de plateformes capables de gérer à la fois la détection de patterns et les ordres conditionnels est un avantage réel, notamment sur indices et CFD.
Points clés pour les traders
Voyons maintenant les points d’action concrets à garder en tête si vous tradez le S&P 500 cette semaine.
- Momentum neutre sous MM50
- Tant que le S&P 500 reste sous 6 670–6 690 et que le RSI gravite autour de 50–53, le momentum reste neutre, avec un léger biais haussier mais insuffisant pour valider un breakout durable.
- Risque maximal de “fake breakout”
- Les cassures au-dessus de 6 690–6 710 ou sous 6 610–6 600 en heures creuses, sans volume et sans catalyseur, doivent être considérées par défaut comme suspectes.
- Les traders actifs gagneront à combiner lecture des chandeliers, des structures de consolidation (biseaux / triangles) et confirmation par les volumes avant de s’engager. Voir les ressources de DailyForex pour la formation chartiste et le suivi multi-actifs : DailyForex
- Volatilité en compression = priorité au money management
- La contraction de l’ATR et d’un VIX revenu proche de 22–24 implique des ranges plus serrés… mais pas nécessairement moins risqués, car le ratio “distance stop / faux signal” se dégrade.
- Adapter la taille de position, accepter de “laisser passer” certaines cassures douteuses, et combiner le S&P 500 avec d’autres marchés (Forex majeur, commodities) peut aider à lisser le risque. Pour approfondir les bases techniques multi-actifs, les contenus de formation au trading de DailyForex sont un bon point de départ.
Conclusion
La séance pré-Thanksgiving place le S&P 500 dans un environnement paradoxal : des niveaux techniques clairs, une volatilité en contraction, mais une liquidité tellement réduite que chaque cassure a de grandes chances d’être un faux signal amplifié par les algos plutôt qu’un véritable changement de régime.
Pour les traders, l’enjeu n’est pas de “prédire” la prochaine cassure mais de filtrer les signaux : privilégier les confirmations de clôture, surveiller les volumes, respecter des stops disciplinés et, si nécessaire, réduire l’agressivité du trading directionnel jusqu’au retour d’un marché plus profond la semaine prochaine.